Bulletin de politique culturelle et sportive | mars 2019

Chaque année, coïncidant avec la Journée internationale de la femme du 8 mars, deux services de la Ville de Genève – le Service Agenda 21/Ville durable et les Bibliothèques municipales – allient leurs forces et leur créativité pour proposer la Semaine de l’égalité, soit un programme d’activités, d’ateliers, de discussions, d’expositions autour d’un thème permettant d’alimenter la réflexion plus générale sur la thématique du genre.
Et chaque année, une précieuse bibliographie permettant de prolonger le débat et sa propre réflexion est élaborée et mise à la disposition de toutes et tous.

Cette année, le thème retenu était: «Numérique, c’est quoi ton genre?» Un thème ô combien important puisque le numérique envahit notre quotidien chaque jour un peu plus. C’est d’ailleurs un sujet de réflexion en tant que tel, sur lequel la Ville de Genève planche particulièrement sur mon impulsion, puisque j’ai choisi de le mettre en avant dans le cadre de mon année en tant que Maire de notre ville.

Le numérique, c’est le royaume de la représentation. On voit à travers un écran, on est coupé de l’objet ou de la personne réelle. Et cela n’est pas sans conséquence sur notre propre développement, sur notre appréhension de la réalité et du monde, comme l’a d’ailleurs très bien démontré le philosophe et réparateur de moto américain Matthew B Crawford dans son essai Contact.

Se pencher sur la place des femmes dans la galaxie du numérique, sur la conception et la recherche dans ce domaine ou sur le sort qui leur est réservé sur les réseaux sociaux – le récent scandale de la Ligue du LOL en est un exemple – est donc d’une grande actualité. Et une réelle nécessité. Car Internet et les réseaux sociaux sont sûrement d’excellents médias de diffusion des luttes féministes. Le phénomène #metoo l’a prouvé. Mais, contrepartie néfaste, ils diffusent de la même manière les haines et les opinions machistes ou homophobes entre autres. La dématérialisation et l’anonymat y facilitent certainement le coming out, mais également les menaces explicites.

Reflet de notre société, le monde numérique contient ses avantages et ses dangers. A nous d’y veiller pour utiliser au mieux les premiers et contrer les seconds.

 

Sami Kanaan

 

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