L’association genevoise de natation (AGN) compte 7’000 athlètes répartis dans neuf clubs et quatre disciplines (natation, natation artistique, plongeon et waterpolo). Quatre nageurs qui ont été formés (ou qui sont membres) de ces clubs vont participer aux Jeux olympiques de Tokyo (du 23 juillet au 9 août). «C’est une immense fierté d’avoir autant de représentants genevois dans cette discipline phare des JO», se réjouit Ursula Wehrli, présidente de l’association genevoise de natation depuis octobre 2020.

À Tokyo, quatre des neuf athlètes de Swiss Aquatics sont membres de Genève Natation. Derrière le chef de file Jérémy Desplanches (200 mètres quatre nages), Roman Mityukov (200 m dos, 4 x 200 m libre) et Nils Liess (4 x 200 m libre) participeront également à l’évènement. Michelle Heimberg s’élancera quant à elle du plongeoir olympique (3 m). «C’est vraiment une belle histoire. Même si Nils (Liess) était longtemps dans un club concurrent (Lancy Natation), on s’est toujours côtoyés, sourit Jérémy Desplanches. À l’époque, on participait à des compétitions un peu en touristes et là on se retrouve, nous les trois potes genevois, aux Jeux olympiques. C’est assez incroyable!»

Le champion d’Europe 2018, qui s’est installé à Nice en 2014 pour satisfaire ses rêves de grandeur, a montré la voie vers le succès. «Peut-être que mes résultats ont déclenché certaines choses chez d’autres nageurs suisses», acquiesce le nageur qui devra pulvériser son record de Suisse (1’56’’56) pour espérer décrocher une médaille olympique. Ce serait la deuxième de l’histoire de la natation suisse, après celle d’Etienne Dagon (200 m brasse) aux Jeux de Los Angeles 1984.

Le Genevois est fier de la vague de succès suisse qui a déferlé dans les bassins.  «Aux derniers Européens de Budapest, chaque suisse avait une carte à jouer, c’était une dynamique inédite, se félicite le vice-champion du monde 2019. Tout le monde s’est rendu compte que c’était possible. Que chacun doit faire son chemin et qu’il n’y a pas de voie toute tracée.»

Preuve de la saine concurrence, Jérémy Desplanches a dû laisser sa place dans le relais (4 x 200 m libre) qui sera disputé par ses deux compères genevois avec le Tessinois Noé Ponti et le Zurichois Antonio Djakovic.  «J’ai toujours rêvé de faire partie d’une équipe où la finale devient la norme, se réjouit le meilleur nageur suisse. Ces jeunes me poussent à me surpasser!»

Au sein de l’AGN, il n’y a pas de jalousie, bien que Genève Natation soit l’unique club représenté lors du plus grand évènement sportif planétaire. «Cela va pousser la natation genevoise vers le haut et nous aurons probablement de nouveaux licenciés dès la rentrée», se félicite Ursula Wehrli, membre de Natation Sportive Genève, l’ancien club de Swann Oberson, qui a participé à deux Jeux olympiques en nage en eau libre.

Seule ombre au tableau, plusieurs nageurs (Liess en Suède, Desplanches en France) ont dû quitter les lignes d’eau genevoises pour progresser. «C’est un peu malheureux de ne pas pouvoir leur offrir les structures qu’ils retrouvent à l’étranger», soupire la présidente de l’AGN.  Et si les futurs exploits des Genevois changeaient la donne?

Les Genevois aux JO

Jérémy Desplanches (200 m 4 nages)
Roman Mityukov (200 m dos, 4 x 200 m libre)
Nils Liess (4 x 200 m libre)
Michelle Heimberg (plongeon 3 m)
Julien Wanders (athlétisme, 10 000 m)
Tadesse Abraham (athlétisme, marathon)
Nikita Ducarroz (BMX freestyle)
Albane Valenzuela (golf)
Martin Dougoud (kayak, slalom)
Thomas Koechlin (canoé, slalom)
Lucien Cujean (voile, 49er)
Sébastien Schneiter (voile, 49er)

Sylvain Bolt

 

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