Lors de la dernière Assemblée Générale de l’AGS, le mardi 19 octobre, deux nouvelles associations ont été acceptées. Coup de projecteur sur les deux disciplines (le parkour et le kitesurf) qui ont rejoint l’Association Genevoise des Sports.
«KBS» a parcouru du chemin
C’est l’histoire de quatre potes qui pratiquaient le parkour sans vraiment sans rendre compte. Une discipline acrobatique, où l’art est de franchir des obstacles urbains ou naturels par des mouvements, comme de la course à pied, des sauts et des techniques d’escalade.
En s’amusant à sauter d’arbres en arbres, Christoph Sarbach et sa bande se sont rendu compte qu’ils étaient des «traceurs» (le nom des pratiquants du parkour) en visionnant le film «Yamakasi». En 2012, ils ont décidé de créer l’association KBS Parkour à Genève.
Près d’une décennie plus tard, KBS compte 500 membres. Et huit cours par semaine donnés dans autant de salles permettent à des jeunes de 10 à 18 ans de s’entraîner pour acquérir les techniques de base de la discipline.
«On leur montre comment exécuter correctement un double saut de chat ou un salto, car le but n’est pas de leur apprendre à monter ou de sauter de toits en toits, précise Christoph Sarbach, président et fondateur de l’association. Des coachs expérimentés, dont certains ont vingt ans de pratique, forment et sensibilisent les jeunes aux dangers et aux interdictions dans l’espace public.»
La volonté de KBS est clair : développer le parkour tout en soignant son image. Grâce à un Van aménagé avec du matériel pour s’essayer à la pratique, l’association s’ouvre aussi au grand public en proposant des démonstrations dans des manifestations à Genève. «Nos cours connaissent un véritable succès, il y a de 20 à parfois 50 jeunes à chaque session», se réjouit le président de KBS.
Preuve que la pratique s’institutionnalise, Christoph Sarbach est chargé de rédiger un manuel fédéral qu’il appelle «la bible suisse du parkour». L’ouvrage servira de base commune pour la formation d’experts Jeunesse et Sport au niveau national.
Cette reconnaissance du parkour, reconnu comme discipline sportive par Swiss Olympic, donne des ailes aux membres de KBS. «Notre rêve, c’est de créer une halle ou un hangar uniquement dédié à la pratique, souligne le président. Nous avons déjà récolté plus de 45’000 francs grâce à une campagne de financement participatif pour acheter tout le matériel nécessaire (engins, tapis de réception, barres métalliques). Le plus difficile reste à faire : obtenir une dérogation pour utiliser une halle très haute qui se situerait dans une zone industrielle, où la pratique sportive est normalement interdite.
«Grâce à l’AGS, on déjà rencontré du monde, cela va encore permettre de développer le parkour à Genève et le faire reconnaître davantage, se réjouit Christoph Sarbach. Dans ce sens, notre but est désormais d’obtenir le label qualité sport.»
Le site internet de KBS Parkour : https://www.kbsparkour.com/
«La Wag» est en marche
À Genève, aussi, on pratique le kitesurf. Vous avez peut-être déjà aperçu des kitesurfeurs, munis de leur planche et tractés par un une aile (ou voile).
Partie d’un groupe whatsapp créé par Gislain Wasmer, l’idée de réunir la communauté des kitesurfeurs genevois s’est concrétisée par la naissance de l’association «La WAG» – pour «Wind Addict Geneva» – en 2019.
La Wag, c’est désormais 400 membres, dont certains pratiquent sur le Léman. «À Genève, c’est idéal environ 15 jours par an pour la pratique du kitesurf, souligne Cécilia Chavent, vice-présidente de la WAG. Le printemps et l’automne sont les périodes les plus propices, car il n’y a souvent pas assez de vent l’été. Pour ce qui concerne le kitefoil (ndlr: le foil est une aile sous la planche positionnée et profilée de façon à engendrer une force de portance qui agit sur sa vitesse et sa stabilité), c’est possible de pratiquer près de 90 jours par an. Mais nous sommes loin des 300 jours de vent par année de Tarifa, en Espagne.»
La pratique du kitesurf est autorisée en Suisse depuis 2014 mais il existe des exceptions et des zones interdites. Les spots du canton ? Le Vengeron, à la Bécassine (Versoix) et à Hermance. «Le soucis est qu’à Genève, toutes les rives du lac se trouvent dans des zones protégées (pour la faune notamment) et les couloirs d’accès ne nous ont jamais été ouverts officiellement, explique Cécilia Chavent. Nous sommes tolérés, mais devons désormais négocier avec les autorités pour trouver des arrangements en raison des travaux autour de la nouvelle plage du Vengeron.»
C’est d’ailleurs l’un des buts de la WAG : défendre la petite communauté de kitesurfeurs genevois, mais aussi tous les pratiquants de sports vélitractés. «Notre adhésion à l’AGS nous permet de reconnaître le kitesurf mais aussi de le promouvoir, se réjouit la vice-présidente. Nous ne voulons pas uniquement devoir défendre notre pratique, mais aussi organiser des évènements, des voyages à l’étranger et coacher des jeunes pratiquants à l’avenir.»
Le comité de la WAG a par exemple décidé de rappeler les dangers de la pratique autour des spots genevois, par le biais de panneaux de sécurité. On y trouve aussi des informations sur le kitesurf. «Notre volonté consiste à partager notre passion au plus grand nombre et encadrer la discipline, souligne Cécilia Chavent. Le nouveau site du Vengeron pourrait être une chance pour le kitesurf, car son accès avec une plage en descente constante est plus aisé que les digues en pierre qui obligent de se lancer directement à l’eau.» De quoi démocratiser encore le kitesurf?
Le site internet de La Wag : https://www.la-wag.ch/
Sylvain Bolt
Photos © LA WAG et KSB PARKOUR