Swiss Open de tennis en fauteuil roulant, le sport autrement

   Depuis de longues années – il accueillera du 16 au 20 juillet sa 32e édition – le Swiss Open de tennis en fauteuil roulant réunit chaque été au Bois-des-Frères l’élite mondiale du tennis en fauteuil roulant. Dans une relative indifférence, tant il est difficile d’obtenir le soutien des médias et l’adhésion du public pour une manifestation de sportifs en situation de handicap. C’est pourtant une bonne partie des meilleures raquettes de la planète – des athlètes professionnels pour les meilleurs – qui est présente à chaque fois sur les courts verniolans.

C’est dire que le spectacle est toujours de qualité, tant il est vrai qu’il s’agit là de sportifs et de sportives dans le plein sens du terme, même si ils et elles s’expriment avec les limites que leur impose leur situation physique. Une catégorie principale concerne tous ceux (hommes d’un côté, femmes de l’autre) qui ne peuvent jouer debout pour différents motifs: paraplégiques, amputés, victimes de maladies. Une autre, les « quads », où les deux sexes sont regroupés, est dévolue aux personnes handicapées des quatre membres.

          

Longtemps sous l’égide de Sybille Bonvin, l’actuelle cheffe du Service des Sports de la Ville de Genève, le Swiss Open est placé pour la deuxième année consécutive, après quelques changements,  sous la direction de Thomas Hanzély (40 ans), Bâlois d’origine, ancien arbitre, chargé de formation à Swiss Tennis et vice-président d’une banque privée. La présidence est confiée pour la première fois à Anthony Gremion, qui succède à Rafaella Duvernay, et qui officie lui aussi dans le domaine bancaire privé, comme adjoint à la direction finance.

Doté d’un prize-money de30.000 euros, le Swiss Open est classé en catégorie ITF 1, la plus importante derrière quelques Super Series, étant entendu que les tournois du Grand Chelem ne concernent que huit joueurs/joueuses, sur invitation. Un état de fait qui permet aux organisateurs de bénéficier chaque année d’un plateau relevé. Il le sera d’autant plus ce mois de juillet que la concurrence avec Wimbledon a pu être évitée. La qualité de l’accueil et des installations, ainsi que le dévouement des bénévoles, en font l’un des tournois préférés des champion(ne)s, ainsi qu’en témoignent leurs votes pour désigner leurs étapes favorites sur le circuit.

            

Dans le simple messieurs, la liste des engagés comprend quatre membre du top ten mondial: le Japonais Shingo Kunieda (no 2), longtemps no 1, légende du tennis en fauteuil et vainqueur à Genève en 2012, le Belge Joachim Gerard (no 3), victorieux au Bois-des-Frères en 2016, le Français Nicolas Peifer (no 7), qui défendra son titre, ainsi que le Japonais Takashi Sanada, couronné en 2017. Chez les dames, six des dix meilleures joueuses de la planète seront présentes, emmenées par la Japonaise Yui Kamiji (no 2), victorieuse du tournoi il y a cinq ans, la Néerlandaise Marjolein Buis (no 5) et la Sud-Africaine Kgothatso Montjane (no 6), sacrée à quatre reprises au Swiss Open (2013, 2015, 2017, 2018).

 

S’y ajoutent les deux Allemandes Sabine Ellerbrock (no 7) et Katharina Kruger (no 9), ainsi que la Britannique Lucy Shuker (no 8). Côté quads, six des dix meilleurs seront également de la partie, avec en tête l’Américain David Wagner (no 2), multiple vainqueur à Genève, et le Japonais Koji Sugeno (no 3). Quelques légères modifications sont susceptibles d’intervenir dans ce superbe plateau.

www.swissopen-shgeneva.ch

Philippe Roch

photos ©  allan cosandier