Sous-représentation des femmes dans la gouvernance des organisations sportives genevoises


Cette absence de diversité limite non seulement les perspectives mais aussi les dynamiques au sein des comités, freinant ainsi leur évolution et adaptation aux besoins actuels.

La sous-représentation des femmes dans la gouvernance du sport est une réalité, et il est crucial d’accompagner les comités pour permettre d’assurer un accueil plus inclusif et valorisant.

de femmes dans les comités
des clubs (16% au poste de
présidente).

de femmes dans les comités
des associations cantonales
(8% au poste de présidente).

de femmes dans les comités
des clubs (16% au poste de
présidente).

de femmes dans les comités
des associations cantonales
(8% au poste de présidente).

Promouvoir les femmes au sein des comités des organisations sportives


La campagne #ChangeonsLaDonne a pour mission principale de changer la culture sportive, dans un but de garantir un sport éthique et paritaire.

Elle reçoit un soutien spécifique de la part du Service Agenda 21-Ville durable et du Bureau de promotion de l’égalité et de prévention des violences (BPEV).

De manière plus concrète, la campagne poursuit les objectifs suivants : valoriser et développer le sport féminin, augmenter la performance des organisations sportives et réduire certaines violences et discriminations.

Elle s’aligne également sur les directives fédérales en la matière.

 

Valoriser et développer le sport féminin

 

Plus de mixité de genre et de sensibilisations des membres des comités aux inégalités et discriminations de genre dans le sport, devrait contribuer à valoriser davantage les équipes de femmes et les sportives. Cela devrait notamment permettre de leur garantir un accès plus équitable aux infrastructures ou aux subventions publiques. Par exemple l’étude « Genre et sport » (Les principaux résultats de l’enquête Genre et sports 2016-2017 | Ville de Genève – Site officiel), démontre que 70% des ressources sont allouées aux activités sportives subventionnées par la Ville de Genève sont utilisées par les hommes.

Réduire les violences

 

Une représentation plus équilibrée des sexes au sein des comités sportifs contribuerait indirectement à réduire les violences et discriminations envers les femmes. Davantage de femmes favoriserait une remise en question de la culture de la masculinité traditionnelle qui laisse peu de place aux questions de santé, de sécurité et de vulnérabilités. Cela peut également amener des hommes à requestionner des habitudes et à adopter une posture plus inclusive. De plus, les victimes d’abus auraient la possibilité de s’adresser à une femme si elles le souhaitent.

Augmenter la performance des organisations sportives

 

Les comités plus équilibrés en termes de genre sont considérés comme plus performants. Des études ont ainsi mis en avant les effets positifs de la mixité dans le milieu des entreprises au niveau de la rentabilité, de la productivité et de la création d’emploi. Une diversité de perspectives contribue à créer un environnement plus juste et équitable, renvoie une image positive auprès des parties prenantes et améliore la satisfaction et l’engagement de l’ensemble des membres du club.

S’aligner sur les directives fédérales

 

Dans le cadre de la première phase du projet « Ethique dans le sport Suisse », terminée en 2022, Swiss Olympic et l’Office fédéral du sport (OFSPO) a émis un certain nombre de recommandations visant à s’assurer que le sport soit sain et éthique. Une des recommandations recommande une représentation équilibrée des sexes dans les comités directeurs des organisations sportives. Selon l’OFSPO une représentation des sexes est équilibrée quand au moins 40% des sièges sont occupés par des représentantes et représentants de chaque sexe.

Pourquoi cette campagne ?

Il est généralement admis que le seuil critique pour constituer un groupe social significatif se situe autour de 40%. Fixer un quota de 40 % est ambitieux mais aussi réalisable. Cela représente une avancée significative vers la parité sans être pour autant irréaliste ou trop radical.
Enfin, plusieurs organisations ont repris ce chiffre de 40% pour tendre vers l’égalité. Cela créé ainsi une référence à suivre. À titre d’exemple :

  • Norvège : en 2003, la Norvège a été le premier pays du monde à imposer un quota de 40% de femmes dans les conseils de surveillance des entreprises.
  • Espagne : les grandes entreprises publiques et privées devront avoir 40% de femmes dans leurs conseils d’administration dès 2026.
  • France : les grandes entreprises françaises devront compter 40% de femmes dans les postes de direction d’ici 2030.
  • Genève : en 2022, il a été décidé que les commissions officielles et les conseils d’administration devaient comporter 40% de personnes issues du sexe sous-représenté.

Enfin, si la campagne #ChangeonsLaDonne vise essentiellement la féminisation, c’est parce que la majorité des organisations sportives comportent 40% d’hommes dans leurs comités. Néanmoins, le souhait est que chaque sexe soit représenté de manière équitable dans tous les comités sportifs.

 

Le manque de femmes au sein des comités s’explique en partie par le fait qu’un nombre conséquent de jeunes filles quittent leur club à l’adolescence, ce qui réduit drastiquement le nombre de candidates potentielles pour rejoindre un comité.
Pour la Dre Solène Froidveaux, ces décrochages s’expliquent en grande partie par un manque de structures adaptées (avoir un terrain, des vestiaires,…), des horaires qui se conjuguent mal avec les charges familiales et domestiques, un entrainement inadapté selon leur niveau (par exemple par manque de structures « élite »), une « culture de club » souvent en leur défaveur (l’attribution des terrains selon un principe d’ancienneté, de légitimité ou de réseautage ; une potentielle non-reconnaissance de leurs compétences sportives, d’autant plus si elles sont dans un contexte de mixité et peuvent avoir des résultats supérieurs aux hommes ; pratiques de sociabilité plutôt entre hommes ; « sexisme bienveillant » ; entre autres).
Nous partons du principe que les femmes possèdent les compétences pour rejoindre un comité et que c’est avant tout à ces derniers d’adapter leur fonctionnement afin d’être plus attractifs pour ce public. Des ajustements peuvent se faire dans divers domaines tels que la charge de travail, la fréquence et l’heure des réunions, l’ambiance générale, etc.
Sensibiliser les membres des comités à cette réalité, peu importe leur genre, est donc crucial. Elles et ils sont des actrices et acteurs clés pour transformer la culture des comités. Leur implication peut aider à instaurer des pratiques plus inclusives et à promouvoir une gouvernance paritaire. Elles et ils détiennent souvent des positions de pouvoir et d’influence, ce qui leur permet de faciliter la mise en place des changements nécessaires pour atteindre les objectifs d’égalité.

En tant que « faitière des faitières », l’AGS est particulièrement bien placée pour dialoguer avec les milieux sportifs. Elle possède un accès privilégié aux faitières cantonales et indirectement aux clubs. L’AGS souhaite donc accompagner les milieux sportifs à initier ce changement qui nécessite de grands efforts de toutes parts.
La campagne #ChangeonsLaDonne s’intègre à l’axe « Changement culturel » du Plan d’action 2024-2026 du Bureau de la prévention de l’AGS (lien vers insérer lien vers page du bureau de la prévention).

Notre boîte à outils


Je partage la campagne

#ChangeonsLaDonne

Coaching de proximité

Mon comité s’engage


En plus de la campagne #ChangeonsLaDonne, des coachings de proximité sont proposés aux comités sportifs. Ces coachings, organisés en collaboration avec le 2ème Observatoire, visent à être un espace d’échange et de réflexion avec, pour objectif, de renforcer une gouvernance sportive plus inclusive et représentative. En effet, une représentation équilibrée des sexes permet non seulement d’assurer un climat respectueux, mais constitue également une réelle valeur ajoutée pour les comités.

Pour aller plus loin


Abc des inégalités

Entretien avec la Dre Solène Froidevaux

Comment expliquer la sous-représentation des femmes dans les comités sportifs ?

Partenaires