Point n’est besoin de proclamer la qualité de la voile de chez nous, les résultats obtenus par nos « marins » parlant d’eux-mêmes. Il n’est en revanche pas inutile de se pencher sur la façon dont est organisée la formation de la relève, ce qui implique de s’intéresser de près à la Fédération Genevoise des Clubs de Voile. Présidée par Olivier Kauffmann, elle chapeaute les différents clubs et oeuvre avant tout pour la promotion de la voile auprès des jeunes. Soit près de 2500 garçons et filles de moins de 20 ans, sur les quelque 6500 licenciés de la voile genevoise.

La FGCV rassemble sous son aile les cinq clubs traditionnels du bout du lac que sont le Yacht Club de Genève, le Club Nautique de Versoix, le Club Nautique d’Hermance, la Société Nautique de Genève et le Club Nautique de la Baie de Corsier, auxquels s’est ajouté depuis cette année le Yacht Club du CERN. « Il s’est ouvert au public et n’est plus réservé aux seuls membres, ce qui lui a permis de nous rejoindre », explique celui qui est président de la Fédération depuis plusieurs années déjà. Chacun des clubs compte en son sein un délégué de la FGCV.

« La Fédération genevoise a été créée, en 1993, pour rassembler les clubs et servir d’interlocuteur unique entre ces derniers et les institutions que sont la Commission cantonale d’aide au sport, le Fonds du Sport ainsi que la Ville de Genève et son Service des Sports », souligne Olivier Kauffmann. Dans son rôle d’interface, la FGCV valide les demandes, individuelles ou de la part des clubs, et les soutient auprès des instances adéquates. Mais il ne s’agit là que d’un aspect de son activité, qui en comporte bien d’autres: promouvoir la voile genevoise, renforcer les liens entre les clubs, défendre leurs intérêts…

Soutenir la formation des jeunes, on l’a dit, est l’ADN de la Fédération genevoise. « On travaille auprès d’eux de leurs débuts dans la voile jusqu’en compétition. Plus le réservoir grandit, plus nous pouvons sortir des marins performants », remarque Olivier Kauffmann. Cela passe, précise le président, par des cours destinés aux moniteurs, qu’il s’agit de professionnaliser, afin d’obtenir « qualité et uniformité » dans l’enseignement.  Mais aussi par la mise sur pied, chaque année, en juin, d’un championnat FGCV, organisé par un club à tour de rôle (CN Hermance pour 2018), qui regroupe une soixantaine de jeunes sur des Optimist, de dériveurs (Topaz Tres) et des catamarans.

Même si les aides ne sont finalement pas énormes et que la pratique de la voile n’est pas simple financièrement, même si les parents doivent souvent sillonner l’Europe pour amener le bateau de leur rejeton par la route sur la côte, le président note avec fierté que « la voile genevoise a le vent en poupe » et que le nombre de jeunes pratiquants « augmente d’année en année“. A témoin d’une formation « exceptionnelle » à Genève, « de bons navigateurs sortent régulièrement de nos clubs », se réjouit le dirigeant.

Les Dominique Wavre (le marin suisse transocéanique le plus titré de l’histoire), Romuald Hausser (sélectionné olympique), Justine Mettraux (2e de la Minitransat), Max Wallenberg (champion du monde d’Optimist) ou Alan Roura (plus jeune marin à avoir bouclé le Vendée Globe), parmi d’autres, ont porté avec succès ces dernières années le nom de Genève sur les océans…

Philippe Roch

Site internet de La Fédération Genevoise des Clubs de Voile : www.fgcv.ch

Photos © allan cosandier