La lutte olympique genevoise en a marre de devoir s’exporter

Leur lutte n’est pas à la culotte, comme le sport national suisse. Ici, on parle de lutte olympique, celle qui met aux prises des athlètes tous les quatre ans aux JO. On distingue la lutte libre (où il est autorisé d’attraper les jambes pour faire trébucher l’adversaire) et celle dite Gréco-Romaine (uniquement des prises concernant le haut du corps sont permises).

Mais à Genève, les meilleurs lutteurs sont forcés de s’exporter et de renforcer le Team…Valais, qui évolue en Challenge League (2e division). «Il y a un problème d’effectif de manière générale en Romandie et la discipline est très alémanique, soulève Daniel Chardonnens, président de Genève-Lutte. Mais nous avons bon espoir de lancer une équipe genevoise en 1ère ligue dès la saison prochaine.»

Pour que l’objectif du dirigeant se réalise, il fait réussir à former un contingent d’une quinzaine de lutteurs. Car dix athlètes sont alignés en championnat suisse et des remplaçants sont nécessaires. «Des points nous sont retirés et nous devons payer des amendes en cas de sous-nombre, souligne Daniel Chardonnens. C’est pourquoi nous ne voulons pas nous lancer sans assurer nos arrières. Et nous vous être certain de pouvoir aligner une équipe complète et fiable!»

Dans le canton, la lutte olympique réunit cette saison 46 licenciés : «un record!» dixit le président de Genève Lutte. Parmi ceux-ci, environ 10 à 20 enfants, mais très peu de femmes. Quelques jeunes de 20 à 25 ans portent les espoirs de leur discipline : Théry et Logan Chardonnens, Nicola Riatsch ou Jordan Mennet. Ce sont ces lutteurs qui ont renforcé cette année le Team Valais. «Le soucis est qu’il n’y a plus de tournois individuels pour les adultes en Suisse mis à part les championnats nationaux une fois par année. Donc dès 19 ans, les lutteurs doivent aller lutter en France ou en Italie», regrette le président de l’association cantonale genevoise de lutte.

Pourtant, la discipline se veut accessible. «Notre objectif est d’accueillir tout le monde. Dans ce sens, la licence est très peu onéreuse et différentes catégories de poids permettent à chacun de trouver sa place», explique Daniel Chardonnens. Sur les cibles dessinées sur les tatamis genevois au bois-des-frères, un véritable melting-pot caractérise Genève Lutte. «Nous comptons des lutteurs ukrainiens, Afghans et nous avons un entraîneur russe», précise le président. Il est temps que le club genevois, fondé en 1986, retrouve sa place dans le championnat.

Sylvain Bolt

 

Photos © Genève Lutte