La «padel mania» débarque gentiment à Genève

Quand on ne le confond pas avec l’activité aquatique du stand up paddle, il est injustement qualifié de «petit frère» du tennis. S’il partage des balles cousines de celle du tennis et qu’il emprunte son filet, ses raquettes sont spéciales car sans cordes et plus petites. Le jeu possible sur les parois le rapproche du squash. «Le padel est une discipline complémentaire au tennis, plus facile à jouer, avec davantage d’échanges et le fait qu’il se dispute uniquement en double lui amène un côté convivial.»

Pedro de Mesquita est le président de l’association cantonale Padel Genève (ACPGE), née en 2019 et qui vient récemment de rejoindre l’AGS. L’ACPGE a notamment pour but de promouvoir un sport en plein boom au niveau mondial. «Le nombre de joueurs explose partout. En Espagne et en Suède, le padel est même le deuxième sport le plus pratiqué après le football», s’enthousiasme le président.

Plusieurs stars (Tony Parker, Zinedine Zidane, Lionel Messi) ont succombé à la «padel mania». En Suisse, aussi, la discipline est en plein essor. Mi-août, le Verbier Padel Master sera le premier tournoi international de padel du pays. Son président ? Stan Wawrinka, lui aussi conquis. A Genève, plusieurs clubs de tennis (Vernier, Bernex, Lancy-Fraisiers, CSC) ont saisi le phénomène et proposent des terrains de padel (le plus souvent extérieurs). «Il y a environ 2000 à 2500 joueurs actifs sur le canton et la moitié de ceux-ci participent à des tournois, estime Pedro de Mesquita. Vu le nombre de terrains limités pour la pratique, il faut parfois attendre deux semaines pour pouvoir trouver un créneau libre.»

Pour continuer à grandir, l’ACPGE va organiser la deuxième édition du championnat cantonal genevois, qui réunira plus de 250 padelistes répartis dans six tableaux. Ici, ce sont les paires de joueurs qui se donnent rendez-vous entre elles après tirage au sort, afin d’organiser leur match de qualification. La phase finale se déroulera mi-octobre. «On va également organiser une journée portes ouvertes prochainement à Genève pour faire découvrir la discipline et des cours de passeport vacances en juillet», se réjouit le président de l’association cantonale Padel Genève.

Des tournois sont organisés par les différents clubs genevois, certains homologués par SUIPA, la fédération suisse de Padel. Les points récoltés permettent d’établir un classement suisse et les masters suisses titrent les meilleurs joueurs du pays une fois par année. «Actuellement, deux Genevois figurent dans le top 10 national», se félicite le dirigeant du padel genevois.

Par rapport à ses voisins, la jeune discipline se développe plus gentiment en Suisse. Mais cette année, l’assemblée des délégués de Swiss Tennis a décidé d’intégrer le padel dans ses statuts. Ailleurs, l’association entre les deux disciplines a donné un immense coup de booste au padel. «Nous sommes persuadés que des synergies sont possibles avec l’association cantonale de tennis», souligne Pedro de Mesquita. En juin, la fondation des Evaux va inaugurer trois nouveaux terrains de padel. Un terrain provisoire trouvera un toit à Palexpo de juin à la fin de l’été. Pas de doutes, le padel ne devrait bientôt plus être confondu avec le stand up paddle. Et il semble parti pour smasher pour de bon cette étiquette de «petit frère du tennis»

Sylvain Bolt