La pêche sportive en mer a ses fans à Lancy!

 

La chose ne va pas forcément de soi, mais la pêche sportive en mer – la pêche au gros, donc – n’est pas un loisir inconnu des Genevois, loin de là. Depuis l’an dernier, l’AGS compte parmi ses sociétés un club sis à Lancy dont les membres – au nombre de vingt-cinq environ – aiment à taquiner le marlin, l’espadon, le thon et autre coryphène. Le fondateur et président Antonio Montefusco (60 ans) nous en dit plus sur le Club lancéen de pêche sportive en mer.

Italien bien sûr, arrivé à Genève en 1980, notre homme pratiquait déjà la pêche dans son pays, mais en bord de mer. En Suisse, il lance la canne dans les lacs et rivières, taquinant volontiers le silure, avant que la rencontre de membres du Club genevois de pêche en mer lors de vacances ne l’amène à changer de voie. Il s’inscrit au club, découvre la discipline, se passionne, et participe à des concours. Mieux, il deviendra – de 2007 à 2014 – le président du CGPM, avant de le quitter.

 

« Il fallait au moins deux clubs en Suisse pour avoir une fédération affiliée à la fédération internationale. J’ai donc créé le Club lancéen en 2014. Il existe actuellement une autre société dans le canton de Vaud », explique Antonio Montefusco, à la tête d’une entreprise de parquets et de revêtements de sol, qui s’est fabriqué au fil des années un palmarès enviable, malgré un statut d’amateur et l’opposition dans les compétitions internationales de pêcheurs professionnels.

Champion de Suisse en 2008 (en France) et 2011 (en Irlande), Antonio a enlevé deux titres européens, en 2013 au Mexique et en 2015 à Miami. La pêche en mer, rien d’étonnant à cela, permet de beaux voyages… Mais sa plus belle consécration est le titre de champion du monde par équipes remporté en Egypte en 2007, avec ses acolytes Stéphane Millez et Ernest Jaquenoud! Dix-sept équipes, trois jours de compétition, et à l’arrivée une grande première pour la Suisse.

 

Le but est de prendre un maximum de poissons – qui sont relâchés ensuite, c’est à souligner – pour totaliser le plus grand nombre de points. Les Genevois ont frappé fort dès la première journée, avec une pêche quasi miraculeuse de six thons jaunes de 10 kg chacun! A souligner que l’un des plus beaux souvenirs d’Antonio Montefusco date de ce mondial, avec un combat (gagné) d’une heure face à une raie léopard de 35 kg. La discipline exige une condition physique sans faille…

Mais comment se pratique exactement cette activité, sachant qu’il existe différentes disciplines ? « Pour ma part je pêche à la dérive, en surface, soit jusqu’à 15 m de profondeur. On utilise comme matériel des cannes de 1,60/1,70 m, voire 2 m pour le marlin, et des moulinets de 30 à 80 livres. On attrape une dizaine de poissons différents, les points sont attribués en fonction de l’espèce. La technique compte, mais la chance aussi… », explique celui qui avoue aimer la compétition, les belles prises et les records.

 

Antonio Montefusco, sans se hausser du col, aime ainsi à raconter qu’il a remonté un jour un marlin bleu de… 550 kg. Un témoin présent, pêcheur accompli, expliquait n’avoir jamais vu une bête pareille! Un coryphène de 18,6 kg en Afrique du Sud ou un loup de mer de 1,2 m attrapé en Norvège font également partie des meilleurs souvenirs de celui qui a encore participé aux championnats d’Europe en Angleterre juste après la rédaction de ces lignes.

 

https://clpm.ch

 

Philippe Roch

photos © A.Montefusco