Le Club de Vol Libre Genève a les ailes coupées

   A l’instar de l’ensemble du sport, le Club de Vol Libre Genève (parapente et aile delta) a vu son activité mise en veilleuse par le Covid-19. Inutile en période de confinement (strict en France) de songer à traverser la frontière et à s’élancer du Salève. Les ailes coupées, il ronge son frein – la saison devait débuter fin mars – en attendant des jours meilleurs qui finiront bien par arriver. Et qui sait si les Genevois, pour fêter leur liberté retrouvée, n’auront pas envie d’un plongeon dans le vide…

« Heureusement, étant à but non lucratif, le club n’est pas directement touché par ce qui arrive. Nous n’avons pas de frais pour les navettes, les cotisations sont payées, il n’y a donc pas de grosses répercussions pour nous », relativise le président Raphaël Thurnherr. Plus de soucis en revanche pour la grosse dizaine de professionnels travaillant pour l’école de vol, qui ont heureusement bénéficié des mesures mises en place par la Confédération et ont pu s’inscrire au chômage partiel.

 

Au moment où nous l’avons joint, début avril, le dirigeant espérait évidemment que cette situation durerait « le moins longtemps possible ». Avant de « rattraper le temps perdu » lorsque les vols seraient à nouveau autorisés, il songeait par ailleurs à aller ailleurs en Suisse, en Valais par exemple. « Mais la Fédération suisse de vol libre recommande de ne pas voler », soulignait-il. Restait donc à se contenter de lancer des cerfs-volants géants sur l’aire d’atterissage de la zone maraîchère « des Marais », à Thônex, près de la route de Bossey, voisine des locaux du CVLG…

C’est en 1974 qu’a été créé le Delta Club Genève, devenu dix ans plus tard le Club de Vol Libre Genève, qui compte actuellement quelque 330 membres. Le parapente en constitue l’essentiel de l’activité, le deltaplane ayant perdu de son attrait. « Depuis 2-3 ans, le delta revient gentiment. Nous avons de jeunes pratiquants et une rampe de décollage », précise « Raph » Thurnherr. Les parapentistes – emmenés au Salève dans un minibus de 9 places – s’élancent de trois spots : le « Téléphérique », le principal, juste à côté de l’arrivée des cabines, la « Table d’orientation » et les Crêts. Les vents nécessitent de changer parfois de lieu d’envol…

 

   

L’atterrissage se passe, comme déjà dit, aux « Marais », mais deux zones de secours existent, au cas où… Si les airs sont vraiment capricieux, un « vachage » (on se pose où l’on peut) se produit parfois. Avec 380 montées de navettes et plus de 2400 décollages (chiffres saison 2019), tout ne peut pas se passer à chaque fois exactement comme prévu. Mais la chose demeure fort rare, le matériel actuel étant extrêmement fiable, et il n’y a pas de crainte à avoir si l’on décide de tenter le grand saut, en binôme avec un pilote évidemment nanti de toutes les qualifications et rompu à l’exercice.

Plusieurs possibilités existent pour celui ou celle qui décide de s’offrir le grand frisson: le vol tandem découverte (10-15’/140 frs), « un baptême de l’air doux comme un rêve », le vol tandem traditionnel (20-25’/190 frs), qui allie découverte et sensations, avec exploitation des ascendances et éventuellement quelques figures de voltige; enfin le vol tandem premium (25-35’/240 frs), avec ballade au-dessus du Salève, figures et si désiré petit cours de pilotage en prenant les commandes…

Si vous souhaitez aller plus loin, le site du club (www.paradelta.ch) vous informera de toutes les possibilités existant de prendre part à des cours et des stages de formation (initiation, progression, brevet).  A noter que 50 vols en solo sont nécessaires pour prétendre au brevet de pilote de l’OFAC.

 

Philippe Roch

 

Photos © allan cosandier