Twirling Club de Genève: sortir de l’ombre

La discipline (inspirée des danseurs traditionnels du feu des îles Samoa!) a été reconnue aux Etats-Unis en 1945 déjà, le Twirling Club de Genève a été créé en 1968, mais ce sport – car c’en est un, à n’en pas douter – n’a toujours pas pignon sur rue et vit, en raison d’une visibilité restreinte dans les médias, dans une discrétion dont il aimerait bien se défaire. Est-ce sa parenté avec les majorettes, dont il prend toutefois bien soin de se distancier ? Bien difficile en tout cas pour le twirling (« to twirl »= faire tournoyer) d’acquérir la reconnaissance, même s’il est membre de Swiss Olympic.

Sport visuel et donc également spectacle, complet et varié, ouvert aux garçons aussi, le twirling est un mélange de gymnastique, de danse et de maniements de bâton (roulés, lancers). Il exige des qualités physiques (dynamisme, agilité, harmonie) et de concentration qui permettent de développer le corporel et l’artistique. Il se pratique en musique (durant 1′ ou 1’30 ») en solo, en duo, en équipe (6-8 athlètes) et en groupe (10-14 athlètes), soit en danse, soit en disciplines techniques.

 

Le Twirling Club de Genève, l’un des treize – dont neuf situés en Romandie – que compte la Fédération suisse (FSTB), est présidé depuis 2002 par Chantal Schaerer-Estevez. Il regroupe une bonne vingtaine de membres, alors qu’il  y a cinq ans, ils étaient encore 35. « On arrive à attirer les petites, mais le problème, comme dans de nombreux sports, est de les garder sur la durée… », explique la dirigeante, dont la fille, Marine Estevez, est coach en chef de la structure depuis deux ans après avoir été l’une des figures de proue du pays sur les praticables.

Dans le concert du twirling bâton helvétique, Genève tient sa place de manière fort respectable. Le club du bout du lac a été le premier à se distinguer au niveau international: en 2012, le duo senior formé de Sonia Traversari et Monica Ferreira a ainsi pris une 3e place en Coupe du Monde, alors que la première, associée à… Marine Estevez, a réalisé le meilleur résultat suisse au plus haut niveau en 2015 avec une médaille de bronze en duo décrochée aux championnats du monde au Canada!

Les performances actuelles ne sont plus de cette trempe, Genève ne comptant pas de fille dans le cadre national seniors, mais les twirleuses de chez nous se comportent fort bien tout de même: « Nous nous défendons assez bien en freestyle, avec des classements dans le top 10 national. Nous obtenons de bons résultats et surtout nous faisons preuve de constance », précise Chantal Schaerer-Estevez. La relève pointe par ailleurs le bout de son nez, comme l’indique la présence d’un trio, les soeurs Nerea et Tatiana Fraga, ainsi que Luna Cerato Garcia, dans le cadre national juniors.

Le principal problème est de trouver les infrastructures adéquates, la discipline nécessitant une hauteur sous plafond pas banale. « Nous somme accueilles une fois par semaine à la Queue d’Arve, les autres entraînements ayant lieu à l’Ecole de Mécanique et aux Charmilles », précise la présidente. Pour arriver au premier plan national, trois entraînements par semaine, plus un samedi par mois (sans compter un week-end mensuel pour les membres du cadre national) sont nécessaires.

Envie de découvrir la discipline? Après l’annulations des deux premières manches des championnats de Suisse d’Estavayer-le-Lac et de Biasca, les titres nationaux se joueront intégralement les 9/10 mai à la Queue d’Arve. Si le coronavirus n’en décide pas autrement…

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Philippe Roch

 

Photos © LDD courtoisie du Twirling Club