C’est à Genève que l’Automobile Club de Suisse (ACS) a été fondé en décembre 1898. Sa section genevoise célèbrera donc en même temps que sa faitière ses 125 ans d’existence en 2023. «Nous allons enfin pouvoir refaire une assemblée générale en présentiel ce mois de décembre et lancer des idées pour marquer l’anniversaire», se réjouit René Desbaillets, président de la section genevoise de l’ACS, qui organisera une conférence «Quels carburants dans vos réservoirs en 2030?» après son AG.

L’antenne genevoise de l’Automobile Club de Suisse, forte de 3’000 membres, est au point mort depuis le début de la pandémie de Covid-19. «En 2019, nous avions le projet de lancer une démonstration de véhicules sportifs historiques pour 2020 voire 2021, explique René Desbaillets. Mais tout a été mis en stand-by avec la crise sanitaire.»

Les coups durs se sont un peu enchaînés pour l’association régionale de sport automobile. Elle a été contrainte de mettre fin à la Satigny Security Run il y a près d’une décennie, en raison des contraintes logistiques liées à la sécurité des promeneurs et des cyclistes.

Puis c’est le slalom automobile de Genève, compétition inédite disputée mi-indoor (à Palexpo) et mi-outdoor, qui a été annulée en 2018. Des changements de règlements imposés en Suisse ont fait caler les moteurs des organisateurs et des bénévoles de la manifestation après cinq éditions.

«Dès 2018, seules les voitures immatriculées en Suisse, pas les plaques étrangères, ont eu le droit de rouler lors des slaloms en Suisse, regrette René Desbaillets. Les pilotes devaient aussi avoir un permis de conduire ou un passeport suisse alors que de nombreux compétiteurs venaient de France. Les pertes trop importantes nous ont contraint à abandonner.»

Les membres de l’ACS section Genève s’allient avec d’autres sections, comme celle de Neuchâtel, pour rouler sur des circuits majoritairement en France. «Il faut parfois réserver une année à l’avance et les amateurs de conduite sur circuit sont toujours plus nombreux à rejoindre des clubs d’une marque, tels que celui d’Aston Martin ou le Club Porsche, souligne le président de la section genevoise de l’ACS. Mais nous, nous tenons à rester ouvert à toutes les voitures.»

René Desbaillets le concède, il n’est pas évident pour son association de faire adhérer de nouveaux membres et la tâche est encore plus difficile pour motiver de jeunes pilotes. «Le père de Romain Grosjean (ex-pilote de Formule 1) était président de l’ACS Genève, mais son fils n’a jamais roulé en Suisse vu qu’il n’y a pas de circuit. Pareil pour le Genevois Louis Délétraz (24 ans), récent champion d’Europe d’endurance qui a dû s’exiler pour briller.»

Sylvain Bolt

 

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