En accédant en Quickline Handball League (LNA) cette saison, Chênois Genève Handball a réalisé un exploit historique. Car une promotion sportive d’un club romand dans l’élite du handball suisse, ça ne s’était encore jamais vu, si on excepte une dérogation lorsque le club genevois avait été promu sur le tapis vert en 2006 avec deux saisons dans l’élite.

Cette promotion, acquise après une brillante saison sur les parquets, a redonné un souffle au club genevois. «On a eu un peu de chance en fin d’exercice passé où toutes les étoiles étaient alignées pour monter», résume Cassandra Subedi, présidente du club.

Mais Chênois Genève Handball est depuis redescendu sur terre : 18 matches, 18 défaites. «Je ne vais pas vous mentir. Mentalement, ça devient très dur, souligne la dirigeante de Chênois. On essaie de les motiver, mais c’est compliqué par rapport à l’année passée où les joueurs enchaînaient les succès. Cette saison, nos renforts ne sont pas tout à fait à la hauteur et c’est devenu un cercle vicieux.»

Le club romand n’a pas la vie facile en LNA face à ses adversaires, tous Alémaniques. «Notre budget est trois fois inférieur à celui de nos concurrents, nous avons moins de joueurs ce qui fait une grosse différence aux entraînements et nos athlètes travaillent à côté du sport», énumère la présidente pour expliquer les difficultés du club genevois.

Au-delà du calvaire vécu par sa première équipe, Chênois veut servir de vitrine pour le handball genevois et romand. «La promotion a amené un élan dans la région, au niveau médiatique mais aussi sur les réseaux sociaux et nous avons même reçu des messages de France, où l’on nous connaît désormais se réjouit Cassandra Subedi. Mais nous sommes conscients que si nous redescendons, nous retournerons dans une sorte d’anonymat.»

 

La montée dans l’élite a aussi permis d’intégrer dans l’équipe des jeunes joueurs genevois issus de l’académie créé en 2010 qui ont tous la motivation d’évoluer quelques minutes dans l’élite de leur sport. Côté féminin, l’équipe évolue en 1ère ligue et la vie y est plus tranquille. Surtout, «Les Mouettes de Genève» ont été créées avec trois équipes genevoises (M14, M16, M18) réunissant les joueuses du canton. «Nous avons eu l’idée de créer cette structure pour éviter que les jeunes filles arrêtent le handball à 14 ans lorsqu’elles ne peuvent plus jouer dans les équipes mixtes», précise Cassandra Subedi.

Le 9 février, Chênois se rendra à Aarau pour la reprise du championnat. Avec l’espoir de s’en sortir en passant très certainement par les play-out. Histoire de rester l’unique vitrine du handball romand.

Sylvain Bolt

 

Photos © Chênois Genève Handball