Les membres de l’AGS inquiets à l’horizon 2021

De la patience, du courage, de la flexibilité et une immense volonté : ce sont certaines vertus amenées par le sport. Elles ont été fortement utiles aux acteurs du sport genevois cette année 2020 qui vient de se terminer. Sans que les doutes ne se soient réellement dissipés pour les entraînements, compétitions et championnats inscrits au calendrier de 2021. Nous avons soumis en fin d’année un questionnaire à nos associations membres, auquel une vingtaine d’entre elles a répondu. Cette prise de température au sein de l’Association genevoise des sports a permis de dresser le constat logique que les restrictions dues à la pandémie ont touché plus durement les sports de contact et d’équipe que les sports individuels. Toutes les disciplines ne sont pas non plus logées à la même enseigne, entre celles qui se pratiquent à l’intérieur ou en plein air.

Mais quasi toutes les associations membres qui ont répondu à notre sondage se sont étonnées du fait qu’à Genève, la restriction à la pratique du sport soit limitée aux jeunes de 12 ans (limite ensuite relevée à 16 ans après l’intervention du Conseil Fédéral). Une situation qui prive toutes les autres classes d’âges – mis à part les sportifs d’élite et les professionnels – de la pratique de leur discipline. Cette situation inquiète les membres de l’AGS, qui craignent qu’elle puisse créer à plus long terme un réel problème de santé publique. Et provoquer des séquelles plus lourdes encore que le Covid-19.

   

    Dans l’impossibilité d’organiser des compétitions ou d’autres manifestations, privées notamment de précieux repas de soutien en fin d’année, les associations membres ont trinqué financièrement en 2020. Exit les soutiens financiers amenés par les spectateurs, même si les clubs et manifestations ne sont pas affectés de la même manière.  Exit aussi les sponsors et autres donateurs, ainsi que les subventions cantonales ou municipales ad oc. Selon la Tribune de Genève du 11 janvier, 860’000 francs de subventions extraordinaires ont toutefois permis à de nombreux acteurs du canton de mieux résister à la pandémie et à ses effets collatéraux pour passer le cap. Une nouvelle opération de soutien est prévue en mars 2021.

Crainte d’un désengagement

Autre constat qui découle de notre sondage, la problématique financière n’est visiblement pas la première préoccupation des membres de l’AGS à l’horizon 2021, à condition bien entendu que les restrictions soient prochainement sifflées hors-jeu. Plusieurs associations et clubs sportifs du canton ont en revanche manifesté leur crainte d’un désengagement des sportifs, en raison de l’impossibilité de pratiquer leur passion. Des démissions et même des demandes de remboursement des cotisations pourraient mettre à mal les caisses des clubs. Corolaire à cette situation de crise inédite, le fait que le sport genevois soit victime de nombreux « déserteurs » pourrait occasionner une perte du nombre de sportifs et sportives, qui se retourneraient peut-être vers des activités plus statiques. La qualité intrinsèque des résultats sportifs en souffrira-t-elle ?

Alors que la nouvelle année amène généralement son lot de bonnes résolutions, de nombreux membres de l’AGS s’alarment enfin du manque de vision de la situation sanitaire à court, moyen ou long terme. Cela empêche toute anticipation dans l’organisation des clubs. Plusieurs acteurs qui ont répondu à notre sondage ont ainsi demandé qu’une règlementation claire des possibilités de la pratique de chaque catégorie de sports soit mise en place et plus largement diffusée. Tous espèrent pouvoir écarter au plus vite un adversaire qui ne leur a pas laissé beaucoup de répit en 2020.

 

Sylvain Bolt

 

Photos © alcos et © clapsports